Portrait Patricia Maiz Calle

Patricia Maiz Calle

„En tant qu’arbitre, on apprend à assumer des responsabilités « 

„En tennis de table, les arbitres sont exclusivement de vieux hommes » – voici un des nombreux préjugés auxquels les arbitres suisses sont confrontés durant leur travail. Patricia Maiz Calle prouve que ces préjugés ne sont pas toujours fondés. La jeune Suisse romande n’a que 21 ans et pourtant, elle peut déjà s’appuyer sur une expérience de six ans comme arbitre.

 

Text: Annina Häusli / Foto: René Zwald

 

«À 15 ans, j’ai suivi une formation d’arbitre de la relève au sein de l’AGTT. Cela m’a beaucoup plu», se souvient Patricia. «Je ne me rappelle plus exactement pourquoi, mais il y avait cette possibilité et j’en ai profité», sourit-elle. Actuellement, l’AGTT est la seule association régionale à proposer ce programme pour les arbitres de la relève.

 

À 18 ans, elle remplissait ensuite également les conditions pour devenir une arbitre nationale. Déjà une année plus tard, elle passait l’étape suivante : dans le cadre d’un projet de l’ITTF visant la promotion de jeunes arbitres, elle avait l’occasion de suivre une formation raccourcie pour devenir arbitre internationale. Elle passait l’examen avec succès. Le cours et l’examen se passaient en ligne, pendant le mois de novembre et début décembre 2017, et pouvait permettre, à ceux qui l’avaient réussi, d’être sélectionnés pour aller arbitrer aux Jeux Olympiques de la jeunesse à Buenos Aires en octobre 2018, la sélection à été confirmée en avril 2018 et dix jeunes arbitres de différents pays ont été sélectionnés. «C’était une magnifique expérience et cela m’a permis d’apprendre beaucoup de choses», se souvient-elle. Elle y faisait également la connaissance d’autres jeunes arbitres – à 21 ans, elle fait partie des plus jeunes arbitres en Suisse.

 

Patricia n’a toutefois aucun problème à évoluer, en tant que femme, dans un domaine masculin comme l’arbitrage en Suisse (pour 116 hommes, il y a tout juste 11 femmes). Il arrive certes que des joueurs n’acceptent pas ses décisions, mais : «Si un joueur se comporte de manière irrespectueuse envers moi, je n’attribue pas cela au fait que je suis une femme», souligne Patricia. «En tant qu’arbitre, on apprend à assumer des responsabilités, à traiter les autres avec respect, mais avant tout, on apprend les règles du tennis de table», ajoute la jeune Suisse romande.

 

Les expériences positives surpassent cependant nettement les expériences négatives lorsqu’un joueur ne reconnaît justement pas ses fautes. En février, elle avait ainsi l’occasion de diriger plusieurs matchs lors de l’Europe Top 16 Cup à Montreux. Elle reconnaît avoir été nerveuse. Et tout était un peu stressant car elle n’avait encore jamais dirigé un match avec plusieurs balles (après chaque échange de balle, la balle est ramassée par un ramasseur de balles et l’arbitre lance une nouvelle balle au joueur qui sert). Elle n’avait également encore jamais saisi les scores à l’aide d’un pavé tactile. «Mais les autres arbitres étaient très gentils avec moi et ils m’ont aidée de sorte que j’ai pu assumer tous mes engagements sans problème», sourit-elle. En mars, elle pouvait ensuite arbitrer la finale Messieurs lors des CS à Genève ce qui était un grand honneur pour elle.

 

Pour la première fois, Patricia n’a pas pris de licence cette saison. «Les tournois et les championnats ne m’intéressent plus, l’arbitrage me plaît nettement plus», explique-t-elle. Elle s’empare certes encore de la raquette de temps en temps, mais à côté de l’université, elle n’a plus le temps de s’entraîner régulièrement.

 

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