Donic: interview

Rahul Nelson en interview avec l´agent textile Joachim Ney

Rahul Nelson (RN), ancien rédacteur en chef de longue date du magazine spécialisé « tischtennis » en Allemagne, également pongiste et fin connaisseur du milieu, en interview exclusif avec Joachim Ney (JN), à la tête de sa propre agence de textile. Joachim Ney travaille depuis plus de 20 ans pour DONIC en tant que développeur de produit dans ce segment de produits.

Texte: Rahul Nelson

Les débuts

Rahul Nelson (RN) : En plus de 20 ans, vous avez certainement assisté à de nombreux changement au niveau de la mode.

Joachim Ney (JN) : Oui, en effet. À l’époque, on ne pouvait pas encore mettre un design proprement dit sur les vêtements. On avait les polos classiques unicolores en coton piqué que la plupart des joueurs portaient – le tennis de table vient de là, finalement. La possibilité de réaliser des couleurs, designs, impressions est uniquement apparue très tardivement dans le tennis de table.

RN : Est-ce vrai qu’il existait des restrictions importantes au niveau du textile dans le règlement ?

JN : Tout à fait, c’était imposé et interdit par l’ITTF. Il était uniquement possible d’utiliser du textile unicolore. Le blanc était également interdit

Main sur le cœur

RN : Les joueurs de tennis de table n’ont pas la réputation dans le milieu du sport, d’être tendance. Pourquoi ?

JN : Le tennis de table est un sport d’équipe classique, les achats se font toujours pour une équipe et cela implique de faire des compromis. Cela est en partie aussi dû au fait que des décideurs au niveau de l’équipe ou du club s’occupent des achats et que leurs goûts sont plus classiques.

RN : Principalement se sont les dirigeants de clubs : masculin, plus de 40 ans…

JN : Exactement, même plus âgé. En tennis, il n’y a par exemple pas d’obligation pour l’équipe. Cela signifie que l’équipe ne doit pas avoir des vêtements uniformes. En tennis de table, on n’applique pas les mêmes règles. Dans ce contexte, l’esprit individuel est plus développé en tennis. Les joueurs peuvent aussi mettre des designs plus à la mode ou plus fous. En tennis de table, cela est plus difficile car il faut toujours trouver un compromis. On doit faire le grand écart. Il faut tenir compte des couleurs du club, par exemple bleu et blanc ou vert et jaune. Beaucoup de clubs veillent à ce que leurs couleurs soient reflétées, et en règle générale, les couleurs extrêmes ne se vendent pas bien.

Comment les nouvelles collections sont conçues

RN : A quel point ce facteur influence, dans la conception des nouvelles collections ?

JN : On essaie évidemment d’attirer la clientèle de club classique, mais si tout le monde se base uniquement sur les souhaits précis du client, tout sera un jour identique. Nous essayons toujours de produire en plus une gamme qui n’a rien à voir avec le design classique des clubs – et nous avons une clientèle qui apprécie cela.

RN : Quelles couleurs proposent la nouvelle collection ?

JN : Il y a beaucoup de bleu et de noir que l’on combine avec du jaune fluo qui offre de beaux contrastes.

RN : Le rouge n’est apparemment pas la couleur préférée des pongistes.

JN : Le rouge se vend également, mais se sont essentiellement les couleurs noir et bleu qui sont les plus demandées. Cette préférence est liée au fait, que le tennis de table est quand même un sport plutôt masculin, avec une majorité de pongiste masculin. Cette répartition se ressent dans les collections. Mais cette année, nous proposons également un modèle gris clair, qui est assez exotique pour le tennis de table.

Coton ou matière thermoactive ?

RN : Dans de nombreux clubs, un sujet de discussion est la matière des chemisettes : coton ou polyester. DONIC propose les deux options, ce qui devraient être un critère décisif pour les achats des clubs. Est-il vrai, que le coton est essentiellement privilégié par les joueurs plus âgés ?

JN : Tout à fait. On constate deux camps distincts : les écoliers/adolescents et les adultes plus âgés. La génération plus âgée, dont je fais désormais également partie, a l’habitude de jouer dans des vêtements en coton puisqu’autrefois, il n’existait rien d’autre. Il y a un autre avantage : le coton est une fibre chaude, ce qui signifie que lorsque l’on porte cette matière sur la peau, on a tout d’abord une sensation de chaud. Le tennis de table est surtout pratiqué durant la saison froide, le championnat dure de l’automne au printemps et la plupart des joueurs s’entraînent également durant cette période. À mon avis, le coton est par conséquent la fibre la plus agréable à porter. De nombreux joueurs plus âgés partagent cet avis. Les joueurs plus jeunes ont grandi avec les fibres fonctionnelles et ils sont habitués à ces matières.

RN : Qu’est ce qui rend DONIC si spécial ?

JN : Dès les premiers pas dans le tennis de table, ce sport devient rapidement très complexe, avec de nombreuses spécificités. Des équipementiers spécialisés dans le tennis de table, tel que DONIC, sont capable de proposer du matériel adapté à vos besoins personnels. Notre équipe dans le développement de produit et notre équipe de vente sont uniquement composées de pongistes, ce qui nous permet de vous proposer et garantir une expertise de pongiste à pongiste. A noter que notre dirigeant de DONIC, Mr. Frank Schreiner, joueur de 2^ème division allemande dans les années 80, teste toujours et encore l’ensemble des produits en collaboration avec son équipe, avant la production. Dans notre centrale à Völklingen (Allemagne), 30 employés travaillent actuellement pour DONIC, dans la gestion, développement de produits, vente, préparation de commande et dans le marketing. S’y ajoute de nombreux sites de production dans de nombreux pays et un réseau de vente international à travers le Monde entier.

Le plus pour la matière thermoactive ?

RN : La matière thermoactive absorbe et transporte mieux la transpiration, un avantage pour cette matière ?

JN : En effet. Le coton absorbe également la transpiration, mais dans une mesure plus modeste et elle reste plutôt dans la fibre sans véritablement être évacuée vers l’extérieur. La transpiration s’évapore, mais avec les matières fonctionnelles, cela va plus vite. Pour les jeunes qui ont l’habitude de ces matières, cela est plus agréable.

RN : Alors la tendance est plutôt vers la matière thermoactive ?

JN : Oui, clairement. Il y a 20 ans, l’ensemble de l’assortiment ne contenait que du coton. Le développement des matières fonctionnelles commençait plus tard. Ces fibres n’étaient bien entendu pas encore de la qualité que nous avons aujourd’hui et elles étaient peut-être aussi moins agréables à porter. Avec DONIC, nous nous sommes lancés assez tôt. En même temps, nous avons réfléchi : comment pourrait-on rendre le coton plus attrayant ? Je suis presque certain que nous étions les premiers à introduire la matière coton/élasthanne comme matière de base pour les shirts polo en apportant une certaine élasticité au coton ce que je trouve très agréable. On garde l’effet chauffant du coton tout en bénéficiant du mouvement fonctionnel grâce à l’élasthanne.

RN : Combien de chemisettes coton sont encore vendu de nos jours ?

JN : Actuellement, la plupart des maillots vendus sont en matières thermoactives. Depuis deux ans, DONIC ne propose donc aussi plus qu’une gamme qui est disponible en coton et en matière thermoactive. Cette année, il s’agit de la gamme des polos Clash. Les produits Clashflex présentent le même design en coton. Cette gamme comporte aussi un polo en matière thermoactive, un polo en coton, un t-shirt en matière thermoactive et un shirt pour dames; tout cela en espérant que l’on peut ainsi équiper tout le club et que tout un chacun peut choisir ce qu’il préfère. La solution classique serait la suivante : l’équipe masculine joue en polo et les joueurs peuvent choisir entre le coton et la matière thermoactive; les adolescents et écoliers jouent en général en t-shirt car ils trouvent ça pus cool et pour le club, c’est meilleur marché. Les dames ont également la possibilité de choisir un shirt cintré. Nous proposons ainsi un grand choix et je trouve que cela est important pour un club.