Equipe suisse handisport

Silvio Keller aux Jeux Paralympiques de Tokyo / Credit: Keystone SDACombiner les CS handisport avec les CS Elite : « un enrichissement et la meilleure publicité pour l’ensemble du tennis de table »

En août 2021, Silvio Keller et l’entraîneur national Philipp Zeugin ont participé à Tokyo à leur troisième Jeux Paralympiques. Sidespin les a rencontrés pour discuter de cette compétition et de la situation actuelle.

 

Texte: Luca Anthonioz / Photos: Keystone SDA & René Zwald

 

Né le 22 avril 1984, Silvio Keller est multiple champion suisse de tennis de table handisport. Tétraplégique depuis un accident de baignade survenu en 2002, il a participé à de nombreux championnats du monde et d’Europe. En 2019, il obtient son meilleur résultat sur la scène internationale avec une magnifique médaille de bronze lors des championnats d’Europe à Helsingborg (SWE). L’année dernière, avec l’entraîneur national Philipp Zeugin, ils ont participé à leur troisième Jeux Paralympiques à Tokyo (éliminé en phase de groupe). Sidespin revient sur cette compétition et sur le tennis de table handisport en général.

 

La qualification a mis du temps à venir (repêchage de dernière minute). Comment avez-vous vécu ces Jeux Paralympiques à Tokyo ?

S.K. : « Je ne m’attendais plus à être présent à Tokyo. J’étais en vacances lorsque j’ai appris, cinq jours avant le départ, que j’avais été désigné en remplacement d’un autre joueur qui n’avait pas pu participer en raison d’une blessure. En termes de résultats, je ne suis pas entièrement satisfait de ma performance. Néanmoins, je garderai un bon souvenir de ces matchs. Nous avons eu une super ambiance au sein de l’équipe suisse. Malheureusement, aucun spectateur n’a pu assister aux matches. »

P.Z. : « La nomination pour les Jeux s’est faite à très court terme. La préparation et le voyage ont été très rapides et j’avais parfois l’impression d’être dans un beau rêve et j’avais peur de me réveiller. En raison des conditions strictes concernant le Covid, nous n’avons rien vu en dehors de l’aéroport, le village des athlètes et le lieu de la compétition. »

 

Après trois Olympiades, quels sont vos plus beaux souvenirs ? Qu’est-ce qui fait que cette compétition est si particulière ?

S.K. : « Les trois étaient magnifiques. Londres était encore plus spécial parce que c’étaient mes premiers et qu’il y avait beaucoup de fans suisses pour me soutenir. »

P.Z. : « Londres 2012 avec le diplôme olympique de Silvio Keller et les nombreux membres de la famille, amis et fans de Silvio qui ont fait le déplacement. Le soutien était unique. »

 

Quels sont les prochains objectifs désormais ?

S.K. : « Une médaille à Paris 2024 ! »

P.Z. : « Soutenir mon successeur Fabrice Descloux lors de son initiation en tant que nouvel entraîneur de l’équipe nationale. »

 

Comment se porte le tennis de table handicap actuellement (structure, formation, athlètes, etc.) ?

S.K. : « Il nous manque la profondeur. Pour le reste, c’est déjà et ce sera de plus en plus professionnel. »

P.Z. : « Les structures et les formations de base sont en place. Le plus grand défi est, comme dans beaucoup d’autres sports, de gagner des personnes pour le tennis de table et de les enthousiasmer. »

 

Le tennis de table handisport souffre souvent d’un manque de médiatisation. En 2020, les Championnats suisses handisport se sont déroulés pour la première fois en même temps que les CS Elite. Ce sera encore le cas en mars 2022 à Crissier. Quel est votre regard à ce propos ? Voyez-vous d’autres améliorations possibles ?

S.K. : « J’ai apprécié que les championnats aient lieu ensemble. J’espère qu’il en sera de même à l’avenir. »

P.Z. : « Pour l’instant, le plus important est la continuité. A l’avenir, cela doit aller de soi que les deux compétitions se déroulent ensemble. C’est un enrichissement et la meilleure publicité pour l’ensemble du tennis de table. »

 

Silvio Keller remporte les championnats suisse handisport 2020 / Crédit: René Zwald

 

 

 

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