Il veut voir jusqu’où il peut aller

Dimitri Brunner au sujet de son séjour au Japon

Le joueur du cadre A Dimitri Brunner (seize ans) nourrit des objectifs ambitieux. « Je veux voir jusqu’où je peux aller en tant que joueur professionnel », explique-t-il. Durant son séjour de trois mois au Japon, il découvrait de nouvelles méthodes d’entraînement et s’exerçait au langage des signes.

 

Texte : Daria Lehmann, photos : Karin Opprecht et Dimitri Brunner

 

Dimitri BrunnerObjectif : une participation aux CM

Dimitri Brunner commençait à pratiquer le tennis de table à l’âge de sept ans. Son papa avait découvert le sport bien avant lui et amenait le petit régulièrement à l’entraînement. D’entrée, Dimitri était passionné par ce sport rapide et prit rapidement une licence chez le TTC Muri.

 

Mais le tennis de table n’était pas le seul sport qu’il pratiquait durant ses loisirs : il faisait du football, du tennis et parfois aussi du squash. À la question pourquoi il s’était finalement décidé pour le tennis de table, Dimitri Brunner répond simplement : « Cela me plaisait plus. En football, il n’y a qu’un but. Mais en tennis de table, on a de nombreuses différentes possibilités pour marquer un point. »

 

Au sein du TTC Muri, on se rendait rapidement compte de son talent et après un passage au TTC Bremgarten, il atterrissait finalement au TTC Rapid Luzern. Après six ans d’école primaire, Dimitri Brunner allait à l’école de sport à Lucerne et depuis cet été, il fréquente l’internat de tennis de table à Düsseldorf. Son objectif est désormais non seulement d’engranger un maximum de points, mais aussi de pouvoir participer aux CM.

 

Une famille sportive et un étudiant d’échange japonais

En plus de son papa, sa maman est également sportive, explique Dimitri. « Ma maman évoluait pendant longtemps en 1ère ligue en floorball. » Les parents comprennent par conséquent que Dimitri veuille faire une carrière sportive. « Ma famille a toujours été là en me soutenant lorsque j’en avais besoin. »

 

Malgré cela, sa maman n’avait d’abord pas été enchantée à l’idée qu’il parte au Japon pendant trois mois. « Elle n’était pas rassurée et voulait m’accompagner les premiers jours. Mais l’entraîneur japonais le refusait et finalement, mes parents m’ont laissé partir. »

 

Mais pourquoi le Japon ? Cela était possible grâce à l’étudiant d’échange japonais Joji Yamasaki qui avait soutenu le TTC Ra

 

pid Luzern dans le cadre de deux matchs. « Nous avons commencé à discuter et il m’a expliqué qu’il connaissait une bonne école de tennis de table au Japon. C’est ainsi que l’idée a fait son chemin. »

 

L'équipe d'entraînement japonaiseEn février 2015, Dimitri se rendait au Japon pour quelques jours et cela lui a beaucoup plu. « J’ai aussi entendu dire qu’au Japon, le travail avec les jeunes est nettement meilleur qu’en Chine et cela a confirmé mon choix », explique Dimitri.

Avec son entraîneur Samir Mulabdic, Dimitri Brunner a ensuite fixé les axes d’entraînement pour le séjour au Japon de trois mois. « Il fallait surtout que j’améliore mon revers en apprenant à riposter avec le coup droit. »

 

Un quotidien d’entraînement rude

Ensuite, les choses sérieuses commençaient. Au lieu des 4 à 5 heures d’entraînement habituelles par jour en Allemagne, il fallait s’entraîner pendant 6 heures par jour au Japon. « Nous n’avions congé qu’un après-midi par mois », explique Dimitri.

 

Dans cette école, il était le seul à ne pas être japonais. Les autres parlaient souvent seulement un anglais rudimentaire. Dimitri arrivait malgré cela à nouer des contacts. « Nous passions simplement au langage des signes. D’une manière ou d’une autre, on arrivait à se comprendre. »

 

L'étirement au Japon

Par rapport à l’entraînement en Europe, Dimitri souligne une différence particulière : les Japonais travaillent nettement plus avec le haut du corps. « Les entraîneurs ne nous ont jamais dit d’améliorer notre jeu de jambes, mais ils ont toujours critiqué la tenue et les mouvements du haut du corps. » L’échauffement au début de l’entraînement était une autre nouveauté pour Dimitri : « J’avais l’habitude de courir quelques tours, de faire des cercles avec les bras, etc. Au Japon, on ne faisait que des étirements pendant une demi-heure. »

 

Succès suite aux entraînements et un plan B en réserve

Malgré les grands efforts qu’il fallait déployer dans le cadre de l’entraînement au Japon, Dimitri est enchanté de son séjour et prévoit d’ores et déjà de retourner prochainement dans la même école.

 

« J’ai pu nettement améliorer l’attaque sur mon revers et j’arrive déjà très bien à riposter avec le coup droit. Pour moi, le séjour au Japon était parfait. » Les partenaires d’entraînement solides étaient surtout un grand avantage. « Tous mes amis sportifs connaissent les possibilités d’entraînement limitées en Suisse et comprennent donc parfaitement pourquoi je vais m’entraîner à l’étranger. »

 

Dimitri Brunner a toutefois un plan B en réserve au cas où cela ne marche pas avec la carrière de joueur professionnel. « Je suis des études d’employé de commerce à distance. Pour moi, il est très important d’avoir cette sécurité. »