Des entraîneurs professionnels comme source d’évolutions positives

Un rapport sur le sport de la relève non licenciée dans le canton de Genève

Cette année, 627 enfants genevois ont disputé les éliminatoires locales du School Trophy. Pour comparer : dans le canton de Zurich, ils étaient 415 et dans le canton de Berne seulement 174. Comment expliquer qu’un canton plutôt petit puisse aussi facilement recruter de nouveaux joueurs/-euses ? – Une interview avec Rémy Lhoest.

 

Texte : Daria Lehmann, photos : Laura Hoffman, AGTT et Daria Lehmann

 

Rémy Lhoest (tout à droite); à côté de lui Roger Helgen, responsable de la commission jeunesseUne passion devenue profession

„Pour moi, le tennis de table était une passion“, explique Rémy Lhoest qui a commencé lui-même à jouer à treize ans. „C’est un défi important qui nécessite une force mentale et une bonne technique – mais le jeu peut néanmoins être très drôle et amusant.“ Après avoir découvert le tennis de table un peu par hasard lors d’un camp de ski, Rémy Lhoest a été joueur licencié pendant de longues années. À seulement 18 ans, il obtenait en outre son premier diplôme d’entraîneur en France. Il exerce encore aujourd’hui cette activité d’entraîneur, alors qu’il a abandonné la compétition en tant que joueur après la naissance de son fils.

 

Depuis plus d’une dizaine d’années, Lhoest est engagé par le canton de Genève où il s‘occupe notamment du sport de loisirs. Il aide par exemple à organiser le tournoi des écoliers annuel qui est destiné aux enfants qui n’évoluent encore dans aucun club. „Nous avons un partenariat avec dix clubs qui mettent leur salle à disposition pour ce tournoi.“ Les clubs en profitent aussi régulièrement, que ce soit directement ou indirectement. „Les écoliers passent parfois immédiatement dans un club – ou ils parlent de leur belle expérience à leurs copains qui se rendent ensuite spontanément à un entraînement d’un club.“

 

Les participants du canton de Genève au Finale Suisse du School Trophy 2016Sportivité, coordination et professionnalité

Selon Lhoest, le tournoi des écoliers cantonal et le championnat du School Trophy sont certes très importants, mais cela n’explique pas pourquoi Genève a autant de succès au niveau de la relève. „Au cours de ces dernières années, nous avons vécu une belle poussée dans le domaine du sport de la relève“, confirme Rémy Lhoest. „Je pense que cela est avant tout dû aux entraîneurs professionnels qui sont arrivés dans la région.“ Cela a permis, non seulement d’améliorer la qualité des entraînements, mais aussi d’augmenter le volume et la diversité des prestations proposées. „Les entraîneurs souhaitent développer leur poste job et ils essaient de persuader tout un chacun de l’importance de leur travail. Ils veillent ainsi à ce que des offres les plus diverses soient proposées. Et ces offres attirent beaucoup d’enfants. Les entraîneurs professionnels sont donc une source d’évolutions très positives.“

 

Sebastien Rubel de UGS Gênois au Finale Suisse du Swiss Junior ChallengeComme autre facteur important, Lhoest cite la coordination entre les clubs. „Nous avons réussi à mettre en place une structure cantonale qui coordonne les entraînements et qui rend la région plus performante dans le domaine du tennis de table“, explique l’entraîneur. Mais ce qui le fascine au niveau du travail dans le sport n’est pas le succès du canton, mais surtout les relations „sportives“ entre les différents acteurs. Dans le sport, on partage ses idées et compétences dans un environnement amical et on a plaisir à jouer ensemble en apprenant de nouvelles choses. „Dans une société qui met de plus en plus l’accent sur la concurrence et sur la comparaison, cela me semble extrêmement précieux.“ C’est d’ailleurs pour cette raison que Lhoest n’apprécie pas particulièrement le sport d’élite – dès que l’argent entre en jeu, les valeurs humanistes du sport sont en danger à son avis.

 

Rémy Lhoest (tout à droite) avec les participants d'echelon cantonal de Genève… ou finalement juste suffisamment de salles ?

Mais dans le cadre de son travail avec la relève, le canton de Genève profite certainement aussi de l’extrême disponibilité des salles. Non seulement ce petit canton compte 17 clubs actifs, mais souvent, ceux-ci ont aussi leurs propres salles qu’ils peuvent utiliser à leur guise. Cela n’est de loin pas le cas partout. „Si nous souhaitons organiser une manifestation, nous devons le savoir au moins une année à l’avance“, regrette Ramon Sprecher, président du TTC Kirchberg. „Et même si nous annonçons la manifestation, nous ne sommes pas assurés d’obtenir la salle pour cette date précise.“

 

Mais on peut se demander si dans d’autres cantons, le manque de salles est le seul facteur qui empêche un travail réussi avec la relève.

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