Réflexion tactique : tirer le meilleur parti de l’échauffement et du 1er set
La tactique est une approche planifiée. Les moyens tactiques de placement, de rotation, de rythme et de trajectoire sont utilisés pour poursuivre l’objectif de gagner le prochain échange et, au mieux, le match. Une personne qui joue de manière intelligente sur le plan tactique a plus de chances d’atteindre ces objectifs qu’une personne sans plan tactique. Pour ce faire, il est essentiel de percevoir les forces et les faiblesses de l’adversaire. Cela commence même avant le premier échange. La manière de procéder systématiquement est décrite plus en détail ci-dessous.
Texte: Dirk Lion / Photos: Hansruedi Lüthi
De la perception à la tactique
Nous percevons tous des choses à la table. Mais l’une des tâches les plus difficiles en tennis de table est de passer de la perception à la tactique. Avant même que la première balle ne soit jouée, nous percevons : notre adversaire est-il plutôt grand ou petit, est-il plutôt gros ou mince, droitier ou gaucher ? Joueur défensif ou offensif ? Tous ces aspects perceptibles et bien d’autres sont importants – car ils nous indiquent les informations tactiques sur notre adversaire ! Exemple :
Perception : mon adversaire est gauchère.
Réflexion tactique : probablement un bon bloc revers, considérer l’angle sur son service (se tenir un peu plus centré que contre les droitiers), exploiter soi-même cet angle notamment long dans le coup droit de la gauchère.
C’est un exemple simple de la façon dont la seule perception de l’adversaire permet d’avoir déjà en tête des concepts tactiques de base. Les gauchers jouent très souvent avec les droitiers. Par conséquent, ils développent généralement un bon revers avec de la sécurité. Il est important de le savoir. D’autre part, l’angle long et croisé dans le coup droit est bon à jouer pour un droitier car le gaucher doit se déplacer. C’est dans le jeu que l’on découvrira si ces hypothèses fonctionnent.
Utilisation de l’échauffement
Même l’échauffement donne déjà quelques indices sur les mouvements tactiques.
Par exemple, faites attention si votre adversaire a le pouce sur la raquette pendant le topspin du coup droit (prise du revers) ou qu’elle tire le topspin en prise du coup droit. Avec la prise du revers, le topspin du coup droit est beaucoup plus difficile à jouer en parallèle et est principalement tiré en diagonale avec une petite courbe. Comme le tennis de table est toujours une probabilité, ces informations m’aident beaucoup. Si je perçois que mon adversaire veut attaquer la balle, j’attends en conséquence en diagonale.
Mais le pouce n’est pas le seul à pouvoir fournir des informations précieuses. De même, la longueur de la technique de frappe ou la profondeur de l’approche de la frappe sont des caractéristiques perçues comme idéales pour la réflexion tactique :
Perception : techniques de frappe et mouvements de frappe longs/amples
Réflexion tactique : jouer mes balles deux fois de suite au même endroit à la vitesse la plus élevée possible.
Perception : approche de la frappe lointaine
Réflexion tactique : jouer beaucoup de balles mi-longues (et courtes)
Le premier set : tirer le meilleur parti des échanges
Lors des premiers échanges, outre le fait que vous devez mettre en avant vos propres forces, vous devez toujours analyser ce que votre adversaire aimerait jouer. Par exemple, vous devez vous renseigner :
- Que fait mon adversaire sur les balles courtes : des flips ou des coups purement passifs, par exemple pousser ?
- Que fait mon adversaire lorsque je fais une poussette longue dans son revers : topspin en revers, pivot pour topspin en coup droit ou simplement un revers passif ?
- Quel genre de services mon adversaire fait-il : plus de longs, plus de courts, plus de liftés, plus de coupés ?
- Quelle est la tactique de jeu de mon adversaire : plus orientée vers le coup droit, plus orientée vers le revers ?
De toutes ces perceptions, des modèles tactiques de base émergent immédiatement pour les joueuses et joueurs formés à la tactique. Ce sont des modèles qui peuvent fonctionner, mais ce n’est pas toujours le cas. Il faut ensuite le découvrir dans le jeu. Si nécessaire, les hypothèses tactiques doivent être écartées et de nouvelles hypothèses doivent être formulées. Cela fait partie du sport.
Un autre exemple lors du 1er set, où il est toujours utile de jouer une des premières balles longues au milieu/coude et de voir ce que notre adversaire fait de la balle :
Perception : le joueur joue depuis le milieu principalement avec un topspin revers (« orienté revers »)
Réflexion tactique : après avoir joué au milieu, jouer de façon irrégulière dans les deux coins. Service court dans le coup droit, continuer à jouer long sur toute la table
Dans ce cas, nous constatons que notre adversaire aime faire un revers depuis le milieu et faire un pas de côté vers le milieu pour le faire. Cela conduit au fait qu’il ne résiste pas très bien à une prochaine balle dans l’un des deux coins. Nous devrions exploiter cela tactiquement !
Conclusion
Avant même le premier échange, pendant l’échauffement et après les premières balles jouées, nous disposons généralement de suffisamment d’informations perceptibles pour élaborer une tactique appropriée. C’est au cours du jeu que l’on verra si cela fonctionne. La seule chose qui soit pire que d’avoir un plan qui s’avère être mauvais, c’est de ne pas en avoir du tout.
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