5ème titre pour Lionel Weber
Le favori de l’épreuve n’a pas manqué son rendez-vous. Lionel Weber a ainsi décroché un 5ème titre amplement mérité. Le numéro un suisse de 24 ans a notamment pu s’appuyer sur son expérience dans les moments importants.
Texte: Luca Anthonioz / Photos: René Zwald
La compétition masculine des CS Elite 2020 a réservé, comme à son habitude, de belles empoignades. Si les huitièmes et les quarts de finale sont généralement les matchs les plus serrés, cela ne fut pas le cas cette année. Ainsi, en 1/8, sept matchs se sont terminés sur le score de 4-1 et un dernier match 4-0. Fallait-il donc attendre les quarts de finale pour voir des duels au couteau ? Non plus. Trois matchs se sont soldés par un cinglant 4-0 et un seul match est allé jusqu’au sixième set. Les demi-finales et la finale me direz-vous alors. Toujours pas. Des demi-finales conclues 4-1 et 4-0 avant une finale Messieurs maîtrisée 4-0 par le désormais quintuple champion suisse, Lionel Weber.
Cette édition a-t-elle donc manqué de saveur ? Non. Tout d’abord, pour voir des duels comme nous les aimons, acharnés, indécis, avec du suspense jusqu’au dernier point, il fallait voir les 1/16 de finale. Simon Schaffter, déjà vainqueur 4-3 de Thierry Miller au premier tour, s’est imposé 16-14 au 7ème set face à Bernhard Denis dans un thriller haletant. Ce sont surtout les deux surprises du tournoi qui ont mis le feu dans la salle le samedi. Dominik Moser s’est imposé 4-3 face à Sam Boccard dans un match où les longs échanges furent légion. Puis, dans une magnifique opposition de style, c’est le défenseur Loïc Stoll qui a vaincu Elia Schmid 12-10 dans l’ultime manche, en sauvant notamment une balle de match. Avec ces matchs, la température et les émotions sont montées rapidement dans la salle du Grünfeld. Par la suite, Moser et Stoll ont confirmé leur bonne forme en sortant respectivement Lars Posch et Dimitri Brunner pour se hisser en quart de finale. Ces quelques matchs auront donné une saveur supplémentaire à la journée du samedi.
Avec des résultats expéditifs, la journée du dimanche est-elle plus décevante ? Pour les amateurs de confrontations épiques au bout du suspense, alors oui. En revanche, certaines performances individuelles sont à relever tant elles furent impressionnantes. Récent vainqueur du Top8 jeunesse, Elias Hardmeier a illuminé la compétition élite de tout son talent. Il a offert une véritable démonstration en composant sa partition à la perfection. 11-2 11-7 11-4 11-4 en quart de finale face à Dominik Moser et 11-7 11-4 11-7 11-5 face à Cédric Tschanz en demi-finale. Il a tout simplement écœuré ses adversaires par sa maîtrise du jeu et un calme olympien. Impressionnant pour son jeune âge. Il a malgré tout dû s’avouer vaincu en finale face au grand favori de l’épreuve.
« Pour moi, atteindre la finale en tant que joueur U18 était tout simplement génial. C’était ma première finale Elite et je pense que j’aurais pu gagner un ou deux sets. Mais je dois dire que Lionel est encore d’un niveau supérieur et est très présent et expérimenté surtout dans les moments décisifs. Je suis très satisfait de ma performance en général, notamment de mes solides victoires jusqu’à la finale. J’ai ainsi pu gagner de la confiance à chaque match que j’ai gagné, ce qui m’a beaucoup aidé. Dans l’ensemble, j’ai trouvé que c’était un grand tournoi, bien organisé et avec un grand public. »
Lionel Weber a ainsi confirmé être le meilleur joueur suisse en décrochant son 5ème titre individuel. Une compétition qu’il aura su maîtriser de bout en bout. Ses trois victoires 4-0 le samedi, dont une face à Gael Vendé, qui l’avait battu en 2018, lui ont probablement donné la confiance nécessaire pour aborder sereinement la suite. Dimanche, pour s’offrir ce nouveau sacre, il a successivement battu Yoan Rebetez (4-0), Pedro Osiro (4-1) et Elias Hardmeier (4-0). Si sa supériorité est indiscutable, les matchs n’ont pas été si aisés pour le 152ème joueur mondial. En effet, de nombreux sets se sont joués dans le « money time ». C’est dans ces moments qu’il a montré pourquoi il demeure le numéro un suisse. Le score de la finale résume parfaitement ce constat (11-7 18-16 11-9 13-11).
« Face à Pedro et Elias, il est évident que c’était important que je puisse profiter de mon expérience. J’ai déjà de nombreuses demi-finales et finales des CS Elite à mon actif. Pour eux, c’est encore relativement nouveau. J’ai également profité du fait que je n’ai encore jamais perdu face à eux. Le fait d’avoir gagné les premiers sets m’a sans doute aidé à être plus libéré également. De ce fait, j’ai gagné sur des scores relativement faciles même si de nombreux sets ont été très serrés. »
Osiro et Hardmeier ont montré tous leurs progrès lors de ces CS Elite 2020, notamment par leur capacité à faire très peu de faute. Cependant, face à la lourdeur et la qualité de la première frappe de Weber, ils ont été impuissants. Sauront-ils trouver la solution pour l’année prochaine ?
Autres articles dans cette édition:
Entraînement: le jeu au coude (2ème partie)
