Interview avec Lionel Weber

Sidespin est parti à la rencontre de Lionel Weber, quintuple champion national. Après son opération de la hanche en juillet 2022 et de sa retraite de l’équipe nationale, Lionel Weber explique ce qu’il pense de son avenir sur la scène du tennis de table.

 

Texte : Raouf Morsi / Image : René Zwald

 

Salut Lionel ! Comment te sens-tu après ton opération ? Est-ce que tu peux reprendre les entraînements ?

Je ressens toujours quelques douleurs et il se peut que je me fasse opérer de la deuxième hanche. Je ne peux pas faire de sport depuis janvier 2021 et cela n’est pas près de changer.

Je compense mon manque de sport par une thérapie (vélo), mais il est clair que cela n’est pas comparable à un entraînement en club. Je fais régulièrement des check-up chez un spécialiste pour voir dans quelle direction la situation évolue, mais même du côté du spécialiste, c’est encore un peu flou.

 

Je vois que cela met un sacré frein à ta carrière sportive, comment est-ce que tu appréhendes cette situation ?

Bien sûr que cela me fait peur de prendre du retard à cause de ma blessure, mais dans une telle situation, je sais que je suis impuissant et je ne peux qu’espérer que cela s’améliore avec le temps. Pour l’instant, mon objectif est de rester en bonne condition physique afin que, dès que cette situation sera passée, je puisse reprendre le sport sans trop de difficultés. Il faut garder la tête froide dans ces moments-là, car si je me poussais, cela pourrait aggraver ma blessure et retarder ma reprise.

Tu n’es pas le seul joueur de ton club en situation d’handicap, comment cela affecte Rio-Star ?

En effet, moi et Tschanz devont nous remettre d’une opération de la hanche tandis que Posch doit encore lutter contre les effets à long terme du covid. Forcément que cela a eu un impact sur les performances du club mais les effets n’étaient pas dramatiques, pour combler ce manque de joueurs, Rio-Star Muttenz a recruté d’autres joueurs.

 

Quels sont tes buts pour cette saison ?

Eh ben… Je n’en ai pas vu que je ne peux pas jouer *rires*.

Après si nous parlons d’objectifs généraux et non de compétitions, je répondrais que je veux en quelque sorte laisser ma place et que quelqu’un reprenne le flambeau. Mais je dirais que la principale raison pour laquelle je ne jouerai plus en équipe nationale est que je ne veux pas prendre la place d’un joueur plus jeune qui est motivé pour progresser et s’imposer au niveau international. Je viens de terminer mes études universitaires et je veux aussi pouvoir me concentrer sur ma carrière professionnelle.

Cependant, pour moi il est très important de garder mes racines en tant que pongiste, je continue de joueur chez Ina Rio-Star Muttenz, mais je coach aussi des jeunes depuis quelques années et j’ai l’intention de suivre cette voie et pourquoi pas d’assister à l’ascension à du prochain champion suisse. Si je peux rejouer, ce serait formidable mais cela dépendra uniquement si ma hanche me le permet.

 

N’es-tu pas triste de finir ta carrière nationale sur une blessure ?

Ça fait parti des contraintes du sport et je ne peux qu’aller de l’avant. Pour moi, ce n’est pas la blessure qui définit ma carrière mais c’est le plus mais le parcours effectué pour en arriver jusqu’à là, et j’en suis fier de ce parcours.

J’aimerais profiter de l’occasion pour remercier tous mes coéquipiers de l’équipe nationale, avec qui ce fut un plaisir et un honneur de représenter la Suisse. Je remercie également STT et les entraîneurs de l’équipe suisse, en particulier Samir, qui m’ont beaucoup soutenu.