Prévisions des Special Olympics World Games à Los Angeles

 

Logo Special Olympics World Summer Games Los Angeles 201525 juillet au 2 août 2015

 

Avec presque 7000 athlètes et 3000 coaches de 177 pays, les Special Olympic Summer Games 2015 sont le plus grand événement sportif et humanitaire de l’année. Le discours d’ouverture prononcé par Michelle Obama et la présence de vedettes comme Stevie Wonder, Avril Lavigne, Nicole Scherzinger et d’autres vont attirer des milliers de spectateurs.

 

Pour la première fois, le tennis de table fait partie des sports présents à cet événement. Dans une interview, l’entraîneuse Lucia Rossiers explique comment elle prépare son équipe pour le long voyage et quelle philosophie se cache derrière cette manifestation de grande envergure.

 

Texte: Daria Lehmann, Photos: Katja Brand

 

La vision d’Eunice Kennedy Shriver

Les débuts du mouvement des Special Olympics remontent aux années 1960. À cause de sa sœur aînée handicapée, la sociologue Eunice Kennedy Shriver, la sœur de John F. Kennedy, lançait un camp d’été dans son propre jardin. Dans le cadre de ce camp, des enfants handicapés mentaux pouvaient faire du sport.

 

Eunice Kennedy ShriverSa vision de démontrer ce que les handicapés mentaux sont capables de faire au lieu de souligner sans cesse ce qu’ils ne sont pas capables de faire, devenait finalement le mouvement aboutissant aux Special Olympics.

 

En 1984, Eunice Kennedy Shriver recevait, entre autres, la plus grande distinction civile des Etats-Unis, la “Presidental Medal of Freedom”.

 

Aujourd’hui, les Special Olympics sont le plus grand mouvement sportif du monde réservé aux personnes présentant un handicap mental. Les organisateurs souhaitent notamment promouvoir une communauté où règnent l’égalité et l’intégration comme principes fondamentaux.

 

Un long voyage

C’est grâce à Eunice Kennedy Shriver et à de nombreuses autres personnes engagées que Lucia Rossiers pourra désormais participer aux Special Olympics à Los Angeles avec trois joueurs et une joueuse de tennis de table de la Suisse.

 

La remise des prix au Paralympics en Espagne 2015“Pour moi, il s’agit d’une immense responsabilité. Le long voyage me fait particulièrement un peu peur”, explique l’entraîneuse de 50 ans qui accompagne son équipe de douze joueurs handicapés mentaux depuis deux ans. Depuis une bonne année, elle en prépare quatre pour la participation aux Special Olympics.

 

Les différences entre les Special Olympics et les Paralympics“Les entraîneurs peuvent décider eux-mêmes quels joueurs ils souhaitent faire participer aux Special Olympics”, ajoute Rossiers qui travaillait aussi pendant longtemps comme présidente administrative dans l’AVVF. “L’essentiel lors de la sélection est de composer un groupe harmonieux. Ici, il ne s’agit pas en premier lieu de la performance sportive, mais de partager une expérience.”

 

Mais cette expérience n’est pas toujours facile à gérer. Pour Rossiers, le travail avec des personnes avec un handicap mental est un grand défi. “Lorsqu’ils sont fatigués, ils font parfois des choses bizarres; dans une situation inhabituelle, ils réagissent vraiment autrement que nous. Ils ont besoin de quelqu’un qui s’occupe d’eux 24h/24.”

 

Un autre coach soutiendra Lucia Rossiers lors des Special Olympics.

 

Panier de balle et robot

Pour préparer ses joueurs aux Special Olympics, Lucia Rossiers applique des méthodes d’entraînement parfaitement “habituelles”. L’entraînement de la force se fait tous les lundis à l’université à Lausanne. L’entraînement de tennis de table de deux heures se déroule le jeudi. Pour les joueurs sélectionnés pour les Special Olympics, un autre entraînement a même lieu le samedi.

Lucia Rossiers a mis un accent particulier sur l’entraînement du service. “Au début, je pensais qu’il allait être impossible d’apprendre aux joueurs comment servir correctement. Ils laissaient d’abord tomber la balle sur la table avant de la passer par-dessus le filet.”

Mais déjà après trois entraînements, chacun était en mesure de servir correctement. “C’était une très belle expérience.”

 

Quant à la technique des coups droits et des revers, elle était également optimisée. Un entraîneur du club de tennis de table avait même mis un robot à disposition pendant trois mois, explique Rossiers. “En plus de l’entraînement au panier de balle, cette méthode d’entraînement a permis de faire de grands progrès.”

 

Gagneur d'une médaille au Paralympics en Espagne 2015Beaucoup de médailles et beaucoup d’émotions

Comme tous les participants, les joueurs de tennis de table suisses ont de bonnes chances de revenir avec une médaille de Los Angeles. Lors du “Divisioning”, des groupes de performance homogènes de 5 à 6 personnes sont composés afin que dans le cadre des matchs de poule, tous aient environ la même possibilité de remporter l’une des deux médailles par groupe.

 

“Les Special Olympics sont toujours une expérience très émotionnelle et la joie de décrocher une médaille est immense. Je me réjouis énormément de cette manifestation”, explique Lucia Rossiers.

 

Plus de jeunes doivent s’engager pour le sport-handicap

Pour Lucia Rossiers, le fait de transmettre la joie du jeu est la principale motivation. Elle pratique depuis déjà vingt ans elle-même le tennis de table et avec trois autres personnes, elle a créé le Swiss Junior Challenge. “Ce que j’apprécie particulièrement avec le tennis de table est que ce sport est accessible à tous les groupes d’âge et à toutes les couches de population. J’aime créer des activités qui font plaisir à d’autres gens.”

 

C’est plutôt par hasard qu’elle est devenue entraîneuse pour des personnes avec un handicap mental – mais aujourd’hui, elle ne changerait pour rien au monde. “Normalement, les gens ne sont jamais contents lorsque l’on organise un tournoi pour eux. Il faut attendre trop longtemps, le buffet propose un choix trop restreint, etc. Les joueurs de mon équipe sont par contre toujours heureux et très reconnaissants. Ils sont plus décontractés et très sympathiques.”

 

Même si Rossiers est certaine de vouloir continuer à travailler comme entraîneuse pour des joueurs handicapés mentaux également ces prochaines années, elle souhaite que plus de jeunes s’engagent pour le sport-handicap. “Un tel engagement vaut largement la peine de fournir ces efforts.”

 

Des billets pour la Cérémonie d’Ouverture des Special Olympics peuvent être commandés sous ce lien.